Axel Prince - C’est quoi le titre ?
En ce début d’année 2025, nous avons impulsé la création d’un collectif pour donner une suite au projet de formation et de médiation numérique Influen’scène que nous avons porté aux côtés de 12 théâtres sur les saisons 22/23 et 23/24. Influen’scène a grandi et c’est aujourd’hui un collectif d’une dizaine de créateurices de contenu qui porte une parole engagée et diverse pour et depuis le spectacle vivant.
Nous leur donnons la parole.
À travers son podcast "C’est quoi le titre ?", Axel Prince donne la parole aux artistes du spectacle vivant et explore les coulisses de la création avec sensibilité et engagement.
Présentation
“Je m’appelle Axel Prince, j’ai 29 ans et j’ai lancé mon podcast en 2024. Pour être honnête, je me suis longtemps cherché : d'un C.A.P cuisinier, au banc du séminaire pour devenir prêtre. Il m’a fallu du temps pour comprendre que le spectacle vivant était l’endroit où je trouverais ma place. L’envie de me lancer en tant que média journalistique à travers mon podcast et les réseaux sociaux est arrivée sans vraiment que je l'anticipe ou que je puisse imaginer que je serais un jour ce qu’on appelle un influenceur.
Les débuts du podcast
J’écoute beaucoup la radio, et mon entourage connaît mon admiration pour Augustin Trapenard. Début 2024, je me suis retrouvé avec beaucoup de temps devant moi et je me suis lancé le défi d'essayer de créer un podcast. Ce qui devait donc rester privé a plutôt bien pris dans mon cercle d’amis. Ça m'a motivé à me lancer, même si le problème de la légitimité est encore présent.
Un parcours dans le spectacle vivant
Avant de lancer ce podcast et de le faire presque à plein temps, j’étais comédien, metteur en scène et je faisais aussi de la création lumière. J’avais donc un pied dans le milieu du spectacle vivant et surtout dans l’émergence. Très peu de médias sont dédiés à l’émergence, c’est donc là que je souhaitais me diriger, ça a donc donné - C’est Quoi Le Titre ? -. C’était l'occasion de mettre en lumière des projets audacieux et qui manquaient terriblement de visibilité.
La méthode de travail
Ma manière de travailler est plutôt simple : pour préparer un épisode, je vais le plus souvent voir le spectacle en amont. Ce qui me permet de partager des publications sur les réseaux sociaux et de construire la trame de mon épisode avant d’enregistrer l'interview. Si j’ai une ligne directrice, c’est sans doute celle de plonger dans la démarche de création. J’essaie toujours de me mettre à la place du public qui peut avoir des interrogations sur « pourquoi ci ou ça, quel est le message derrière ? ». Ça permet d’avoir un bel échange sur le fond et la forme de la création. Qu’est-ce qui se cache derrière l’artiste, le metteur en scène et tous les métiers qui gravitent autour d’un spectacle, pourquoi avoir fait ces choix de texte, de mise en scène, de création lumière et de scénographie ?
Des retours inattendus
Comme dans la création d’un spectacle, j’ai commencé mon podcast en me disant « on verra bien » mais de fil en aiguille des choses sont sorties. Par exemple, j'ai eu des retours de compagnies qui m’ont dit avoir envoyé leur épisode en même temps que leurs dossiers artistiques. Des programmateurs ont écouté le podcast au lieu de lire le dossier ou de voir la captation. Un attrait pour le spectacle s’est créé de manière plus rapide.’est quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé. Personnellement, j’y voyais surtout un moyen de médiation à destination du public. Dans la plupart des spectacles que je vois, des sujets importants sont traités et j’ai toujours regretté que des explications ne soient pas données en amont, ou après le spectacle pour poursuivre la réflexion.
Le podcast est un relais entre la pièce, le metteur en scène et le public. Quant à mon travail sur les réseaux sociaux, il permet surtout de donner de la visibilité à ces artistes issus de l’émergence, et qui parfois manquent de visibilité. J’ai pour conviction d'accueillir aujourd’hui les artistes de demain.
L’engagement collectif
Si j’ai rejoint le collectif Influen’scène, c’est parce qu’il y a cette phrase très présente dans ma vie :
« tout seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin ».
C’est une phrase un peu bateau mais il y a quelque chose d’assez juste à l’intérieur. J’ai mes propres faiblesses, parfois je ne sais pas faire ou je n’ose pas faire. Être en collectif, c’est pouvoir se soutenir en partageant nos connaissances, nos luttes et nos expériences. On est beaucoup plus forts ensemble avec chacun·es nos singularités propres. Par exemple, en ce moment, je me pose, personnellement, beaucoup de questions sur l'éthique des réseaux sociaux. Faire partie d’un collectif, c’est aussi pouvoir partager ces questions à des personnes qui travaillent aussi sur les réseaux sociaux et en discuter avec eux.
C'est vraiment important dans ce monde qui devient de plus en plus individualiste, de montrer que c’est possible de travailler ensemble et de se soutenir. Si on peut montrer que ça existe et que c’est possible, on aura tout gagné.
Défendre la culture
Il y a aussi l’envie de se regrouper pour défendre les métiers de la culture et le droit d'accès à la culture pour tous. Aujourd’hui, c’est un combat que je porte car je vois que beaucoup de compagnies et de métiers liés de près ou de loin au monde culturel sont touchés.
C’est aussi un combat politique : l'accès à la culture pour tous est essentiel pour que chacun·e puisse être confronté à la différence. Le théâtre, comme un musée ou un concert, est un lieu de rencontre, de réflexion et de questionnement individuel et collectif. Défendre ces lieux et dénoncer les attaques que la culture subit dernièrement, est primordial. Se regrouper en collectif rend notre voix plus forte. C’est principalement pour ça que j’ai rejoint Influen’scène.”