Marie - Le théâtre avec Marie
En ce début d’année 2025, nous avons impulsé la création d’un collectif pour donner une suite au projet de formation et de médiation numérique Influen’scène que nous avons porté aux côtés de 12 théâtres sur les saisons 22/23 et 23/24. Influen’scène a grandi et c’est aujourd’hui un collectif d’une dizaine de créateur⸱ices de contenu qui porte une parole engagée et diverse pour et depuis le spectacle vivant.
Nous leur donnons la parole.
Présentation
Je suis Marie, j’ai 30 ans et je suis prof de théâtre depuis cinq ans à Lyon. J’ai fait des études de comédienne au Cours Florent à Paris et ensuite je suis revenue à Lyon où j’ai créé des cours de théâtre.
De comédienne à créatrice de contenu
Je suis devenue créatrice de contenu complètement par hasard. J’ai créé un compte Instagram pour mes cours parce que quand je suis arrivée je n’avais pas de visibilité et je ne connaissais personne, donc j’ai commencé sur les réseaux sociaux. Je trouvais que du contenu uniquement pour parler des cours n’était pas hyper divertissant et comme je sortais beaucoup au théâtre je me suis dit que j’allais faire des petits vlogs pour donner envie aux gens d’aller voir des pièces.
Mon compte me ressemble pas mal, ce que je fais est assez simple, je montre ce qui peut se passer quand on sort au théâtre, les petits rituels qu’il y a autour. J’essaie d’élargir un peu mon contenu, c’est un peu compliqué avec mes cours à côté, mais c’est en cours !
Rejoindre Influen’scène
J’ai rejoint Influen’scène car je trouvais ça chouette de se retrouver tous·te·s ensemble, de créer ensemble, de se soutenir et de se rencontrer. Je me suis retrouvée un peu perdue dans la création de contenus pour les sorties théâtre car certaines institutions essaient un peu de profiter, ce qui m’a un peu stoppée dans ma création. Influen’scène permet de se légitimer et de se professionnaliser là-dedans, notamment pour demander des partenariats rémunérés.
Ce collectif peut apporter une curiosité, une envie aux spectateur·ice·s de théâtre, car montrer que c’est une chouette sortie peut faire vivre ce milieu et le rendre encore plus vivant. Beaucoup de gens n’osent pas sortir au théâtre. Ça peut sembler cher, snob ou impressionnant. Passer les portes d’un théâtre sans y être allé·e auparavant peut être compliqué. Ce collectif de jeunes peut donner envie aux gens d’être plus curieux.
Une communauté de passionné·e·s
Des gens me suivent aussi pour les cours de théâtre, donc je rencontre une partie de mon audience. Mes élèves sont des gens intéressés par les sorties théâtre mais de façon novice : ils n’ont pas l’habitude de sortir au théâtre et de faire du théâtre.
Une démarche libre et personnelle
Je n’ai pas d’enjeu politique dans ma démarche. J’ai fait ça parce que j’aime sortir au théâtre, je trouve que c’est un moment qui nous permet de nous retrouver, de discuter, de vivre une ambiance différente. Après, bien sûr que des pièces sont plus engagées que d’autres et c’est cool, mais dans ce que je fais je ne politise pas mes sorties. C’est très innocent. C’est permettre aux gens de se faire leur propre idée du théâtre.
Simplicité et accessibilité
J’essaie d’être le plus simple et naturelle possible. Si j’ai envie de commencer un vlog en pyjama dans mon lit, je vais le faire, pour avoir l’image de la bonne copine. Pour moi, le théâtre a un côté un peu snob qu’il ne devrait pas avoir, parce que ça s’adresse à tout le monde et tout le monde peut y aller ! Donc j’essaie d’être naturelle et d’être moi-même, sans faire de grandes tirades sur ce qu’il faut aller voir ou pas, mais montrer de tout.
Construire son regard de spectateur·ice
Même pour les pièces dont je parle, j’y vais au feeling et selon ce que j’ai envie ou pas de mettre en avant. J’essaie de tout montrer car je suis sûre que tout le monde peut se créer son identité de spectateur·ice. À force de sortir au théâtre, on comprend ce qu’on préfère, ce qui nous parle le plus, ce qui aide ensuite pour choisir les pièces à voir.
Apprendre à aimer le théâtre, malgré les déceptions
Beaucoup de gens se sentent noyés dans tous les choix possibles. Je pense vraiment qu’il faut passer le pas d’y aller une première fois, une troisième fois, une quatrième fois, et même plus pour comprendre ce qu’on aime !
Et ça, c’est pas forcément facile, on peut aussi aller voir des daubes au théâtre. En se faisant chier une fois, on peut penser qu’on déteste le théâtre. C’est comme trouver un psy, on sait que c’est cool d’aller en voir un, mais si tu tombes sur le mauvais psy, tu penses que c’est mort. Alors que ça veut juste dire que tu as besoin de quelqu’un d’autre !
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