Noa - Viens voir les comédiens

Présentation

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J’ai fait des études de politiques publiques, puis un master spécialisé en management culturel. J’ai commencé à travailler dans le secteur du spectacle vivant en 2017, au festival off dans un théâtre puis je me suis formée aux métiers de la prod. J’ai travaillé dans le secteur culturel au sens large, en production déléguée, de tournée ou d’exposition. J’ai aussi travaillé en compagnie et également fait d’autres stages dans le secteur de la culture, en mécénat, en conseils, avant de me mettre en freelance en 2022.

Le besoin de créer un projet personnel structurant

J’ai fait des études de politiques publiques, puis un master spécialisé en management culturel. J’ai commencé à travailler dans le secteur du spectacle vivant en 2017, au festival off dans un théâtre puis je me suis formée aux métiers de la prod. J’ai travaillé dans le secteur culturel au sens large, en production déléguée, de tournée ou d’exposition. J’ai aussi travaillé en compagnie et également fait d’autres stages dans le secteur de la culture, en mécénat, en conseils, avant de me mettre en freelance en 2022.

 

Freelance et quête de sens dans un milieu codé

Quand je me suis mis en freelance j’avais des questions sur la manière d’exercer ce métier. Il y avait déjà pas mal de sujets sur les financements de la culture, les conditions de travail et je n’y trouvais pas trop mon compte. J’étais aussi questionnée par l’entre-soi dans ce secteur là car je ne viens pas de ce milieu et personne autour de moi ne fait ça. J’ai commencé à travailler dans le secteur des podcasts. Avant mon compte Instagram, c’est le podcast qui est né en premier. Ma réflexion était qu’en tant que freelance j’avais des périodes de travail très fluctuantes et j’avais envie de me structurer autour d’un projet qui soit ni un travail ni un loisir. Aujourd’hui depuis un peu plus d’un an je travaille avec Louise Aubery sur son podcast InPower donc je suis beaucoup resté dans cet univers là.

Donner la parole aux invisibles du spectacle vivant

Mon gros sujet c’est le théâtre, le spectacle vivant. Avec mes années à travailler en production et à Avignon, je connais beaucoup de gens dans ce secteur qui avaient des parcours et des modes de vie intéressants qui résonnaient aussi avec mon statut de freelance. Je voulais faire quelques épisodes de longs entretiens pour montrer la pluralité des parcours au-delà des clichés, entre tapis rouges et intermittents qui galèrent. La réalité de la majeure partie des comédien·ne·s et des métiers artistiques en général est assez abstraite pour plein de gens.

 

Faire rayonner le podcast au-delà des cercles fermés

Est ensuite venu le moment de communiquer pour que les gens puissent connaître le podcast. Je communiquais sur les sorties d’épisodes. Je commençais vraiment à me prendre de passion sur ce projet là et ça devenait frustrant de communiquer aussi peu et qu’il y ait un impact limité sur les épisodes qui sortaient. C’est à ce moment que j’ai décidé de créer du contenu plus largement autour du théâtre : extraits, citations, recommandations de spectacles, avis filmés. J’ai ensuite commencé à filmer les comédien·ne·s en sortie de spectacle. J’essaie de diversifier au fur et à mesure et c’est comme ça que ça a un peu plus pris.

 

Portraits intimes et envie de démocratiser le théâtre

Sur mes épisodes j’ai deux types de titres. Il y a des portraits longs un peu personnels où on remonte au premier contact avec le théâtre jusqu’à aujourd’hui, les sujets qui préoccupent, le type de théâtre qu’ils ont envie de faire, ce qu’ils ont envie de défendre. C’est beaucoup plus personnel qu’artistique, en allant au-delà des clichés pour mettre en avant la pluralité du théâtre et de ses acteur·ice·s. Le théâtre est moins accessible que d’autres arts comme la musique ou le cinéma : si on n’aime pas sa première expérience, on y retourne difficilement.

 

Créer des ponts entre création et nouveaux publics

C’était donc aussi l’idée de déconstruire tout ça. C’est aussi un paradoxe pour un secteur avec autant de jeunes créateur·ice·s qui parlent de sujets actuels et universels, mais rencontrent un public assez uniforme. Donner la parole sur un autre média, en l’occurrence le podcast qui est aussi très écouté par des jeunes, pour moi ça recoupe ces deux réalités là.

C’est pareil pour les réseaux sociaux en essayant d’avoir des accroches qui captivent l’attention. C’est une manière d’en parler différemment. Le seul type de contenu qu’on pouvait consommer récemment sur le théâtre, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, c’était la critique ou des magazines spécialisés qui ne s’adressent qu’à des pros ou des gens hyper pointus et donc pas du tout au grand public.

Toucher les pros d’abord, élargir ensuite

Je pense que beaucoup de gens qui me suivent sont du monde du théâtre. J’ai commencé avec le but de parler à des gens qui ne vont pas au théâtre sauf que ça se fait par cercles. Déjà, pour avoir une base solide sur les réseaux sociaux il faut s’appuyer sur les gens qui sont déjà acquis au sujet et c’est évident que quand on crée du contenu théâtral on va d’abord toucher les pros, les salles et les compagnies. Mais ce n’est pas plus mal non plus car au bout du compte pour moi il y a deux sujets : il y a la question de toucher des publics qui ne vont pas trop au théâtre, qui pour moi est plutôt dans un second temps. Mais il y a aussi la question des compagnies et des comédien·ne·s qui n’ont pas forcément une couverture média très importante, notamment pour les créations émergentes et les sorties d’écoles qui sont moins identifiées.

 

Donner de la lumière à ceux qui en ont le plus besoin

Ça fait partie des gens que je préfère rencontrer car ils ont une super énergie, ont plein de trucs à défendre et c’est eux qui en ont le plus besoin. Donc pour moi c’est aussi la volonté de mettre en avant des gens qui ne seront pas dans Télérama ou à la radio, en ayant quand même vocation à avoir un impact assez significatif, ne serait-ce que sur le remplissage d’une salle.

 

Entre média et médiation, un positionnement hybride

C’est un peu au carrefour d’un travail médiatique et de médiation, c’est un peu hybride. Pour moi la partie médiation est claire par quelque chose de très didactique, en expliquant pourquoi je pense que ça nécessite de s’y intéresser, qui n’est pas un travail médiatique ou j’informe. Mais il y a quand même un travail « média » car je fais de l’éditorialisation, je fais une curation, je mets en forme, je prépare des interviews… C’est un travail de médiation avec pour but de préempter de manière différente. Je fais ce que j’aurai aimé voir ailleurs : parler de théâtre sans que ça soit technique, qu’on puisse parler de trajectoire sans forcément parler de manière très pointue.

Rendre visible l’invisible du processus de création

C’est hérité de ma période de production de vouloir montrer l’aventure de ce que c’est de créer un spectacle. C’est hyper abstrait ça aussi, quand on voit un spectacle sur scène on ne se rend pas compte que ça fait peut-être trois ans que la compagnie travaille dessus, que des dizaines de milliers d’euros sont investis ou que parfois le spectacle ne sera joué que cinq dates. C’est des choses importantes à prendre en considération quand on va voir un spectacle, mais qu’on ne trouvera jamais dans un média traditionnel. On le sait plus peut-être pour des tournages par exemple, mais dans le théâtre c’est très obscur. Par conséquent le prix des places est aussi très abstrait.

 

Élargir la parole à tout l’écosystème du spectacle

Jusqu’à maintenant j’interviewe exclusivement des comédien·ne·s, des metteur·euse·s en scène et auteur·ice·s mais j’ai vocation à élargir avec d’autres professionnel·le·s. Avec la période qu’on traverse je trouvais que c’était important dans cette visée pédagogique de donner à avoir autre chose que les gens qui créent mais aussi les métiers autour.

 

Valoriser les artistes face aux représentations biaisées

Il serait ambitieux de parler d’objectifs politiques dans ma démarche. Pour moi le sujet c’est vraiment la valorisation du travail des artistes au-delà des représentations fallacieuses. C’est un vrai sujet pour moi de remettre au centre ce que représente le travail du spectacle vivant, de montrer le choix de vie que ça représente de faire ce métier qui n’est pas juste professionnel car c’est un secteur ou les deux sont intimement liés.

Pour moi c’est vraiment ça et c’est déjà énorme au vu des menaces qui pèsent sur la culture et sur le secteur en particulier. Le rôle qu’ils ont en termes de créations de nouveaux récits, d’imaginaires, de sensibilisation, de formation, etc. Mais aussi le travail que ça représente derrière, ce n’est pas juste un emballage un peu sympa mais vraiment un engagement de vie.

 

Changer les perceptions pour ouvrir les portes des théâtres

La plupart des personnes ne vont pas souvent au théâtre car il est beaucoup vu comme un art bourgeois, relativement chiant qui ne s’adresse pas aux gens. Ce sont des clichés qui sont liés à des réalités mais qui ne porteraient pas autant préjudice à d’autres secteurs comme le cinéma ou la musique.

Je trouve que le travail autour des représentations et de la compréhension du secteur est important parce que ça commence déjà juste avec le choix de ce qu’on va aller voir et pourquoi ça vaut la peine qu’on s’y déplace.

 

Des alternatives pour un théâtre plus inclusif

Pour le moment je trouve que ce travail n’est pas trop fait, que les communications des théâtres sont parfois limitées. Plus on aura des représentations variées dans lesquelles tout le monde peut trouver son compte, plus il y a de chances que les gens aient envie de pousser la porte des théâtres. Le but ce n’est pas de leur faire rentrer dans la tête une représentation qui nous paraît bonne ou un type de théâtre qui paraît légitime ou plus intéressant mais essayer de proposer le plus d’alternatives possibles, car en vrai il y a des spectacles pour tout le monde.

 

Construire ensemble un espace plus fort et visible

Influen’scène donne plus de poids et de légitimité à ce qu’on fait et permet de réfléchir à créer ensemble. Ça fait exister une réalité qui était plus abstraite et nébuleuse avant. Pour le secteur au sens large ça serait présomptueux de ma part de penser que ça peut vraiment apporter quelque chose, c’est des petits pas. C’est un bon départ de se constituer en collectif, ça nous permet de nous donner plus de force, plus de visibilité, de pouvoir réfléchir à de bonnes pratiques et à des nouveaux formats. On est encore tôt dans le projet pour se projeter mais c’est déjà un signal positif !

 

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Valentine - Val_och